Je vous regarde. Je vous espionne. L’errance ne s’oppose pas à mon désir pour vous. M’égarer, dans les villes ou les quelques mètres d’une chambre, provoque la même ivresse que de me perdre dans vos bras, ou d’autres obscurités de chair. Je vous photographie. Je m’efforce de vous retenir davantage auprès de moi. Je vous prends chacun en filature : dans les rues, les cafés, votre salle de bain. Je vous saisis par l’image. Je suis insatiable. Le grand soleil me dissimule, l’obscurité prolonge mon regard. J’acte un rendez-vous dont nous serons absents. Fantômes se débattant au milieu des grains gris et blancs.
À propos du livre
"C'est un beau livre, tout en délicatesse. Tant dans la douceur du regard d'Hervé Baudat que dans l'impression de ses clichés argentiques réalisée par les impeccables éditions Bergger. Hervé Baudat travaille à la chambre, en 4/5. Il saisit des inconnus dans la rue, les cafés, le métro ou dresse le portrait d'artistes, écrivains, musiciens, poètes."
Mediapart du 06/12/2017